Vins : préférez la qualité à la quantité

L’amour du bon vin ne date pas d’hier. L’art de le choisir, de le garder, de le servir et le bien marier est important. Il n’est de bonne table sans que chère et vin soient de qualité.

En France, ils existent trois catégories d’appellations : les vins AOP (appellation d’origine protégée) ; les vins IGP (indication géographique protégée) ; les vins VSIG (sans indication de provenance, avec ou sans mention du cépage et du millésime). Ils portent la mention «Vin de France». On retrouve tous les grands crus dans la première catégorie, d’excellents vins dans la seconde et des vins plus abordables dans la troisième. En œnologie, le millésime est l’année de récolte des raisins ayant servi à produire le vin. C’est un repère important voire essentiel notamment pour les très grands vins. Celui-ci permet de juger de l’évolution du vin par rapport aux conditions climatologiques locales qui engendrent chaque année un millésime différent. Comme il n’y a jamais deux vendanges identiques, il est quasiment impossible de refaire le même vin. Le millésime, donne donc avant de déboucher une bouteille, une première information sur la qualité du vin. En effet, chaque millésime a son type, son évolution, sa réputation, sa cotation. Il faut savoir qu’un vin ne peut être noté en valeur absolue, mais seulement par rapport à ses pairs issus de la même récolte.

Où acheter son vin ?

Aujourd’hui, on peut acheter son vin directement chez les producteurs, chez les cavistes, les foires aux vins et sur internet. Vous pouvez également profiter d’un séjour dans les régions viticoles pour faire le tour des caves et rapporter votre «moisson» après avoir sacrifié joyeusement aux rites de la dégustation sur place. Expédition directe ou transport personnel, dans tous les cas, il faut immédiatement coucher le vin et attendre au moins trois semaines qu’il se repose des fatigues du voyage avant de le déguster. Si vous achetez le vin en container, mettez-le en bouteille en une seule séance pour éviter tout risque d’oxydation.

Servez-le à la bonne température

Certains vins se magnifient à la chaleur, d’autres gagnent à être frais. Chambrez les premiers (mais sans les mettre près d’une source de chaleur) et rafraîchissez les seconds (surtout pas dans le congélateur). Ces extrêmes tuent le bouquet et cassent le corps. Servez toujours vos vins à la bonne température : Blancs secs, demi-secs et rosés (6 à 11°) ; Blancs moelleux et liquoreux (5°) ; Vins jaunes ( température de la pièce du repas) ; Beaujolais (frais ou température de la cave) ; Bourgogne et Côtes du Rhône (température de cave ou chambrés (pas plus de 14°) ; Bordeaux et Touraine rouges (chambrés à 15-16°).

Sachez le boire et en parler !

Inviteur ou invité, il faut avoir l’art de déguster. Il ne faut donc point goulayer dès la première gorgée, mais «taster», «avaler», «réfléchir» et porter un jugement en termes de connaisseur. Pour réussir la dégustation de votre vin : tenez le verre par le pied. Regardez sa couleur et humez-le. Ensuite, faites tournez délicatement votre verre, pour aérer et libérer les arômes, puis humez de nouveau pour percevoir d’autres parfums. Ensuite, goûtez le vin en le «mâchant». Faites une sorte de gargarisme, pour le faire pénétrer avec un peu d’air dans la gorge, puis avalez-le en faisant attention à la longueur en bouche (l’empreinte qu’il laisse). Voici, un petit vocabulaire clé pour vous aider :

  • Corsé : c’est un vin fort en alcool comme en goût.
  • Corps, enveloppe, plein, rondeur: une impression de volume, on en a «plein la bouche». Cette impression disparaît comme baudruche si le vin est creux à l’intérieur d’une trop prometteuse enveloppe…
  • Moelleux : pour un vin rouge, c’est être rond et coulant. Pour un vin blanc, c’est l’accord parfait entre les sensations de plein et de sucre.
  • Sec : c’est être sec. Presque aussi péjoratif que pour un être humain.
  • Bouquet : un vin bouqueté fait également plaisir olfactivement et gustativement.
  • Finesse et élégance: il flatte le palais sans en être le despote, rehausse les mets sans les terroriser.
  • Cachet, race: en plus des deux qualités précédentes, un tel vin est un suzerain. Il règne avec hauteur sur les mets qu’il domine plutôt qu’il ne les accompagne.

Notre sélection

Beaune Bastion Premier Cru 2017

Le Domaine Chanson, installé à Beaune depuis plus de 250 ans, possède 43 hectares de vignes en Premiers Crus et Grand Cru répartis sur les plus belles appellations de la Côte de Beaune : Santenay, Chassagne Montrachet, Puligny Montrachet, Beaune, Pernand-Vergelesses, Savigny Les Beaune et Corton. Ce Beaune Bastion 2017, est issu des raisins récoltés sur les différentes parcelles de Premiers Crus plantées en chardonnay dans les années 1990. Avec sa belle robe or pâle, il révèle des arômes très frais de citron et de fruits à chair blanche. En bouche, il allie énergie et précision. La fin de bouche se distingue par un boisé subtil et une minéralité délicate. Ce vin sera le compagnon idéal de langoustines, d’un bar grillé, ou encore de noix de Saint-Jacques. Après quelques années, il se mariera aussi parfaitement avec un foie gras poêlé ou un vieux Comté. 44,50 € (www.vins-chanson.com).

Château Grenouilles 2016

Vin blanc légendaire élaboré par La Chablissienne, Château Grenouilles est remarquable dans son millésime 2016 et possède un potentiel de garde et d’évolution important. Ce chablis grand cru, arbore une jolie robe or pâle avec des reflets argentés. A l’œil, il est limpide et brillant. Le premier nez est frais avec des expressions complexes de fruits blancs vanillés et d’épices douces. A l’aération, une belle fraîcheur minérale et florale se révèle. La mise en bouche est remarquable : verticale, fraîche, tendue par une fine minéralité. La définition du fruit est parfaite. La finale est longue et jeune. Idéal pour accompagner un plateau de fruits de mer, des noix de Saint-Jacques, des escargots, du Comté. 50 € (www.chablisienne.com).

Château Lagrange 2016

Le Château Lagrange, 3ème cru classé de Saint-Julien est doté d’un vignoble d’un seul tenant qui s’étend sur 118 hectares. Ce domaine emblématique du Médoc a connu ses premières heures de gloire au XVIIIe siècle. Restructurées et replantées dans les années 1980, les jeunes vignes d’alors produisent aujourd’hui des vins élégants et racés. Le Château Lagrange 2016 est issu d’un assemblage de 70 % cabernet sauvignon, 24 % merlot et 6 % de petit verdot. Il se distingue par une couleur noir profond aux reflets pourpres et des notes de cerise noire, de cassis, de réglisse et de poivre. L’attaque est riche avec un milieu de bouche plein, soutenu par une fraîcheur mentholée. Beaucoup de rondeur, de puissance et de longueur offrant un plaisir immédiat. Ce 2016 est incontestablement un millésime exceptionnel bâti pour une longue garde avec des tanins soyeux et racés. Un merveilleux compagnon pour un carré de veau aux morilles, un chevreuil aux airelles ou une ballotine de canard. 60 € (www.chateau-lagrange.com).

Château d’Issan 2017 grand cru classé Margaux

Proche de l’estuaire de la Gironde, les vieilles vignes de la propriété margalaise, issues de l’enclos historique qui entoure le Château érigé en 1644, bénéficient d’un microclimat et d’une géologie exceptionnels. Ce grand cru classé de l’appellation Margaux dévoile une nouvelle approche de ce millésime singulier. Issu à 65 % de cabernet sauvignon et à 35 % de merlot provenant exclusivement de son enclos, Château d’Issan 2017 dévoile un nez délicat et fruité. L’attaque est caressante, juteuse, sur des notes de fruits bien mûrs. Les tannins sont soyeux et raffinés. Un vin sur la pureté et la précision du fruit. Il fait merveille avec canette rôtie au foie gras, une côte de bœuf à la moelle, de l’agneau de lait de Pauillac et du Saint Nectaire. 60 € (www.chateau-issan.com). 

Château La Dominique 2016 grand cru classé de Saint-Emilion

Idéalement situés au nord-ouest de Saint-Emilion, en bordure de l’appellation Pomerol, les 29 hectares du Château La Dominique se distinguent par un terroir remarquable, dont les excellentes parcelles jouxtent les vignobles les plus célèbres de la région : Cheval Blanc, Figeac, La Conseillante, L’Evangile. Le Château La Dominique 2016, grand cru classé de Saint-Emilion est un vin spectaculaire et élégant. Il se distingue par sa belle couleur sombre et intense. Au nez, il révèle des notes de fruits rouges, de pruneau, avec une note subtile de mûriers et de vanille. En bouche, le vin est riche dans un premier temps, puis, devient ample et puissant. L’attaque est franche. Il a également une belle longueur. Les amateurs l’apprécieront avec un bourguignon de sanglier ou une brouillade de truffes. 65 € (www.chateau-ladominique.com)

Clos Dubreuil 2015 grand cru classé de Saint-Emilion

Perché sur les hauteurs du plateau argilocalcaire de Saint-Christophe des Bardes, Le Clos Dubreuil est un domaine qui s’étend sur 8 hectares. Le millésime 2015 est composé à 70 % de merlot, de 25 % de cabernet franc et 5 % de cabernet sauvignon. Avec sa robe pourpre violacée, le bouquet élégant de bonne intensité de ce grand cru classé de Saint-Emilion évoque des notes de cassis, framboises écrasées, réglisse et épices. L’attaque est fruitée, suave, élégante. Belle intensité aromatique en bouche. Le corps a du gras et un bel équilibre entre tannins et la structure. Ces tannins se révèlent tardivement et sont granuleux. Un vin qui conjugue parfaitement la puissance et la finesse. Finale fruitée et vive. Un très grand vin de garde. Il s’associe parfaitement à un filet de bœuf au foie gras, une poêlée de cèpes de Bordeaux, une omelette aux truffes, un perdreau rôti aux raisins, mais aussi avec du Brie ou du Saint-Marcelin. 110 € (www.closdubreuil.fr).

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération