Le révolver de Vincent Van Gogh aux enchères à Drouot

Mercredi 19 juin 2019, la maison AuctionArt – Rémy Le Fur présentera aux enchères à Drouot le revolver que Vincent Van Gogh aurait utilisé pour mettre fin à ses jours le 27 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise.

© Stéphane Briolant

Après un séjour de deux ans dans le sud de la France, Vincent Van Gogh s’installe à Auvers-sur-Oise le 20 mai 1890 sur les conseils de son frère Théo. Le docteur Paul Gachet, ami de Camille Pissarro et des peintres impressionnistes, veille sur l’artiste hollandais sujet à de fréquentes crises psychologiques. Van Gogh loue la chambre numéro 5 chez l’aubergiste Arthur Ravoux. Au sommet de son art, il peint à cette époque plus d’une toile par jour, mais son instabilité mentale s’accentue à la fin du mois de juillet. Le dimanche 27 juillet 1890, Van Gogh se rend dans le champ derrière le château, soulève sa chemise et se tire une balle dans la poitrine avec une arme qu’il aurait empruntée à son hôte. Le revolver lui échappe des mains et il s’évanouit. Il se réveille à la tombée de la nuit, blessé, et prend le chemin de l’auberge où Arthur Ravoux dépêche le docteur Gachet, qui fait alors prévenir son frère. Après deux jours d’agonie, Vincent Van Gogh meurt dans la nuit du 29 juillet 1890.

Retrouvé en 1960 par un cultivateur

L’arme présentée dans cette vente est retrouvée vers 1960 par le cultivateur du champ où Van Gogh a attenté à sa vie et remise aux parents de l’actuel propriétaire. Exposée au dessus du comptoir de l’auberge, elle fait l’objet d’une parution en 2012 dans le livre de Alain Rohan, «Aurait-on retrouvé l’arme du suicide ?». Véritable enquête de police, ce livre nous permet de comprendre le mystère qui entoure la mort de Van Gogh, mais aussi d’apporter l’éclairage sur l’arme qu’il aurait utilisée pour mettre fin à ses jours. Outre sa découverte sur les lieux du drame, son calibre (7 mm) correspond à celui de la balle décrite par le docteur Gachet au moment de l’intervention sur son lit de mort. Les études techniques et scientifiques menées sur le revolver ainsi que son état indiquent que l’arme a bel et bien servi peu avant sa chute et qu’elle est restée dans le sol entre 50 et 80 ans. La faible puissance du revolver Lefaucheux à broche expliquerait la nature de la blessure. Fort de ces conclusions, le revolver est accueilli par le Musée Van Gogh d’Amsterdam où il est présenté officiellement et pour la première fois au public le temps de l’exposition «Aux confins de la folie, la maladie de Van Gogh» du 15 juillet au 25 septembre 2016. Estimation : 40 000 – 60 000 € (www.drouot.com).