Ce vendredi 27 juin à Paris, Jonathan Anderson a marqué les esprits avec sa première collection pour Dior, dévoilée lors du défilé homme printemps-été 2026. À la tête des lignes masculine, féminine et haute couture, le créateur irlandais livre une vision précise et sensible du vestiaire masculin. Un départ salué par une ovation, sous les regards de nombreuses personnalités venues découvrir cette nouvelle ère pour la Maison Dior : Rihanna, A$AP Rocky, Daniel Craig, Donatella Versace, Roger Federer, Louis Garrel, Raphaël Quenard, et bien d’autres encore.
Jonathan Anderson insuffle une joie nouvelle dans l’art de s’habiller : une spontanéité fraîche, sensible, presque naïve, qui rappelle combien la mode peut être un geste de réinvention. Le décor – inspiré des intérieurs feutrés de la Gemäldegalerie de Berlin – donne le ton : celui d’une élégance sobre, épurée, profonde. Aux murs, deux toiles de Jean Siméon Chardin, maître du quotidien silencieux, invoquent une esthétique de la sincérité. Anderson puise dans cette simplicité une forme d’empathie, de lien avec le monde réel. Comme dans un musée, la collection devient un espace d’interprétation, un lieu où les vêtements dialoguent avec le passé pour construire le présent.
La collection joue avec les codes classiques – tweeds Donegal, cravates régimentaires, vestes Bar et queues-de-pie du XVIIIe siècle – tout en les confrontant à des touches d’excentricité et de poésie : broderies délicates, roses brodées, charms Diorette au style rocaille. Une écriture délicate de l’histoire, revisitée à travers une lentille contemporaine. Des robes mythiques telles que Delft, Caprice ou La Cigale sont réinterprétées dans le vestiaire masculin. Les sacs, eux, deviennent objets de narration : le Dior Book Tote est orné de couvertures de livres cultes (Les Fleurs du mal, In Cold Blood, Dracula), tandis que le Lady Dior est revisité par l’artiste Sheila Hicks, enveloppé de tresses en lin pur – un clin d’œil à l’artisanat et à la matière vivante.
Jonathan Anderson explore ce que la mode a parfois du mal à saisir : le style, dans ce qu’il a de fuyant, d’intuitif, d’indéfinissable. S’habiller devient ici un acte de transformation, un jeu de rôle, une manière d’habiter un personnage. Entre aristocratie fantasmée et minimalisme assumé, l’homme Dior se construit un nouvel horizon. C’est une mode qui parle à l’imaginaire, qui étire les frontières du réel pour mieux faire émerger l’émotion. Une collection qui, plutôt que d’imposer une vision, propose un terrain de jeu. Et dans ce jeu, l’élégance n’est jamais figée : elle est vivante, mouvante, pleine d’empathie et de fantaisie.