C’est sous la verrière du Grand Palais de Paris, métamorphosée en une impressionnante galaxie, que Matthieu Blazy, nouveau Directeur Artistique des Activités Mode de Chanel, a présenté sa première collection prêt-à-porter féminin printemps-été 2026. Un défilé salué par une standing ovation, auquel ont assisté de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Nicole Kidman, Angèle, Vanessa Paradis, Carole Bouquet, Penélope Cruz ou encore Marion Cotillard.
Le créateur franco-belge de 41 ans a offert une vision à la fois respectueuse de l’héritage de Gabrielle Chanel et furieusement contemporaine. Des tailleurs-pantalons revisités aux vestes raccourcies, des chemises fluides à la coupe masculine aux jupes fendues sur le côté, Matthieu Blazy réinvente les codes de la Maison avec audace. Les classiques se déconstruisent dans un jeu subtil de contrastes : tweeds effilochés, mailles colorées parsemées de camélias, tailles basses assumées.
Tout commence par une chemise et un pantalon, empruntés à Boy Capel, l’amour de jeunesse de Gabrielle Chanel. Ce vestiaire masculin, devenu signature de son émancipation, renaît aujourd’hui sous la direction de Blazy : chemises lestées d’une chaîne, vestes de costume aux bords francs, proportions réinventées. Le tweed, fluide et structuré, s’impose comme un symbole d’équilibre entre force et délicatesse.
Dans ce dialogue entre passé et présent, le vestiaire de jour Chanel se joue du temps. Les pièces semblent vécues, patinées, presque héritées.
Le sac 2.55 se porte avec désinvolture, les camélias se froissent avec grâce, les tweeds s’effilochent avec douceur. En noir et blanc, les silhouettes évoquent l’architecture de la Maison et l’Art déco, rappelant que chez Chanel, l’élégance est affaire de structure et de mouvement.
Puis vient l’universalité : celle d’une silhouette qui transcende les frontières, d’un langage mode en expansion. Les lignes masculines se font souples, les matières dialoguent avec la lumière. Les doublures de soie imprimée, les mailles nouées à la main, les bijoux opulents et les souliers à bout contrasté traduisent un savoir-faire d’exception et une idée du futur enracinée dans le passé.
Matthieu Blazy signe ici une ode à la liberté. Une nouvelle silhouette universelle, intemporelle, où se mêlent force et grâce. Non plus l’héritage d’une seule femme Chanel, mais de toutes les femmes Chanel.